À la voile...

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Sur notre CS-22 au réservoir Taureau

vendredi 9 juillet 2010

Le port joli de St-Jean



Difficile de décrire l’ambiance un peu surréaliste qui règne dans ce village rendu célèbre par la famille Bourgault, peintres mais surtout sculpteurs reconnus internationalement. Évidemment, comme dans tous les endroits éminemment touristiques, il y a les vendeurs de pacotilles, casquettes, T-shirts, cotons ouatés mais aussi, les vrais artistes, ceux dont on admire longuement les œuvres, devant lesquelles on s’extasie même. Toutefois, ce ne sont pas eux qu’on aperçoit au premier coup d’œil, il faut gratter un peu la surface afin de les découvrir. . C’est Aimée qui apprécierait car St-Jean-Port-Joli est pratiquement un musée vivant à ciel ouvert.

Il faisait bon d’être accueillis par Alain, le maître de port, à notre arrivée. Il nous a reconnu venant du large et il a enfourché son « bécike » pour venir nous serrer la pince et nous souhaiter la bienvenue. Nous l’avions rencontré une première fois il y a deux ans et, à l’époque, son allure très décontractée nous avait d’abord surpris, même étonnée. Contrastant fortement avec les responsables des autres marinas visitées le long du fleuve, on le sent passionné par la voile, les voiliers et les voyageurs de l’océan. Arborant fièrement sa queue de cheval et sa barbe blonde blanchissante, portant sandales, bermudas et polar par à peu près tous les temps, ses petits yeux intelligents, expérimentés et avertis analysent rapidement les lignes des bateaux visitant son royaume.

Alain nous apprend qu’il y a un spectacle débutant à 20 :00 heure au bar de la capitainerie, lieu de rencontre traditionnel des villageois l’été. Imaginez la scène : un bar orné au plafond d’un bout-dehors d’une vingtaine de pieds avec sous-barbe et sirène sculptée en figure de proue comme pour les grands voiliers d’époque; un groupe de 3 Péruviens, un Nicaraguaéen et d’une québécoises jouant de la musique des Andes avec leurs instruments traditionnels; près d’une centaine de personnes des plus bigarrées sirotant leur bière, échangeant avec leurs voisins, dansant en bousculant un peu les serveurs. À notre entrée, nous avons dû trouver 2 tabourets et nous installer à l’arrière complètement de la salle, tout près de la porte donnant sur la galerie extérieure. Les deux dames d’une soixantaine d’années assises devant nous, portant robes fleuries et chapeaux de mauvais goût, lunettes à montures en corne, rouge à lèvres épais auraient certainement pu jouer dans un film tellement elles semblaient stéréotypées. Quant à leur copine, attachez bien vos tuques!!! Elle portait un genre de béret turquoise crocheté, porté sur l’arrière pour retenir sa chevelure grisonnante, une robe courte multicolore cintrée à la taille, une jupe non-assortie longue jusqu’aux genoux, des bottillons en cuir lacés, des bas de laine roulés à mi-mollets, deux ou trois bracelets à chaque poignet et de mignonnes boucles d’oreilles pendant plus bas que ses frêles épaules. Les pieds de cette charmante créature rythmaient les percussions tandis que ses bras semblaient plutôt mûs par quelques fils d’un marionnettiste invisible. Elle ne s’est pas assise de la soirée même si je lui réservais un tabouret. Elle venait simplement prendre sa petite gorgée d’eau entre chaque chanson. Un autre participant à cette soirée mémorable accompagnait quelques fois en dansant la dame précédente. Lui-même portait une magnifique chemise hawaïenne, un jeans quelque peu défraîchi, des cheveux longs gris et une barbe, évidemment grise aussi, descendant jusqu’au nombril. Mais le clou de la soirée fût, qu’à un certain moment, nous avons vu se rendre au bar un grand-père d’environ 80 ans portant une longue barbe blanche et grise en milieu de poitrine, petites lunettes rondes à la John Lennon, bottes courtes et bas de laine roulés (c’est définitivement la mode ici), bermudas noirs, chandail gris et veston noir, coiffé d’un chapeau foncé genre Tilley. Il a « callé » son petit rhum d’un trait. Quel choc! Voilà le secret pour vivre vieux et en santé!!!

Nous sommes allés nous coucher un peu groggy par les évènements. Mais au réveil, nos souvenirs sont identiques, nous n’avons donc pas trop abusé de la sangria…

Faîtes de beaux rêves,

Robert et Chantal XX


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