À la voile...

À la voile...
Sur notre CS-22 au réservoir Taureau

dimanche 25 juillet 2010

Bienvenue aux îles


24 juillet 2010

Après une excellente nuit de sommeil à couple d’un voilier-école avec sept personnes à bord, nous venons d’appareiller pour une nouvelle escale. Nous sommes présentement en navigation entre l’Étang-du-Nord et l'Île-d'Entrée. Le moteur ronronne, la mer est placide, le ciel est bleu strié de quelques longs cirrus, le soleil tape, une vague odeur de crème solaire plane et il fait bon sur l’eau.


Nous sommes arrivés au port de l’Étang-du-Nord vendredi à midi après une traversée de 24 heures. Nous avions quitté l’Anse-à-Beaufils en Gaspésie jeudi à 11 :00 heure. Le temps de s’éloigner un peu de la côte, un vent d’est d’une quinzaine de noeuds nous happe et c’est au près serré que nous voyons la côte graduellement disparaître derrière nous. Tel que prévu, le vent faiblit un peu et s’établit ensuite au nord-est pour plusieurs heures. Nous en profitons pour relâcher les ris et choquer un peu les voiles pour faire un près bon plein et du petit largue avec une houle du sud-est d’environ un mètre. Vers 22 heures, durant le quart de Judith, le vent vire brusquement au nord et nous nous retrouvons maintenant avec un grand largue, bâbord amures jusqu’à mon quart, où, en l’espace de quinze minutes vers 1 :00 heure du matin, je dois établir les voiles en ciseaux, plein vent arrière d’environ 7-8 noeuds. Au courant de la journée, nous sommes donc passé par toutes les allures. Cependant, la houle a aussi suivi le vent, quoiqu’un peu à retardement, et elle nous arrive maintenant confortablement sur l’arrière aussi.

Avec le lever du soleil, le vent forcit jusqu’à 20 nœuds et les milles déboulent rapidement. Épuisés, étendus dans notre lit, Chantal et moi entendons le voilier gémir, le bois craquer, le fibre de verre chuinter à chaque vague successive qui nous soulève et nous dépose dans le creux de la suivante. Amplifié par la caisse de résonance de notre chambre arrière, ces bruits incessants nous tiennent éveillés. Le voilier dérape de plus en plus fréquemment, poussé par une houle prenant de l’ampleur. Lorsque je sors la tête par l’écoutille Judith est assise derrière la barre, bien adossée sur le dinghy renversé sur le pont arrière, chantant avec les Cowboys Fringants, une tasse de café chaud à la main. La mer moutonne de toute part et, après avoir enlevé ses écouteurs de baladeur, Judith me lance : « Wouhou! Ça ressemble à ça les alizés!». Moi qui pensait devoir prendre un ris pour soulager un peu le bateau…




Avec ce vent, nous tenons une moyenne d’environ 6.5 nœuds sur le fond. Soudainement, comme il l’a fait la veille mais dans une direction opposée, le vent vire à nouveau au NNE et c’est au travers que nous entrerons aux îles qui apparaissent à environ 15 milles de distance. La vitesse augmente légèrement et nous faisons des pointes au-delà de 7.5 nœuds avant que le vent diminue et se stabilise entre 12 et 13 nœuds. La mer diminue et les moutons disparaissent. Ce sera une arrivée majestueuse à notre première escale aux îles. Rien ne pourra jamais effacer la réalisation de ce rêve longtemps imaginé. Un moment tout simplement magique.

Nous ressentons une communion entre le Lady Marianne et nous. Un lien de confiance et un esprit de connivence s’établissent. De nouveaux horizons apparaissent imperceptiblement. Nous venons tous d’obtenir une promotion pleinement méritée. Profitons maintenant pleinement du climat des îles pour vibrer comme tous ces insulaires aux accents chantants et apprécions humblement le moment présent.

Robert

3 commentaires:

  1. C'est la première fois que je réussis à m'asseoir pour vous lire depuis votre départ !!! Dommage que je n'aime pas la voile car les paysages que vous découvrez sont magnifiques. Grosses bises à vous et profitez bien de vos moments magiques.
    Manon
    XXXX

    RépondreSupprimer
  2. Depuis votre départ de Cap à l'Aigle j'ai toujours hâte de vous lire.Juste avant j'ai lu un courriel reçu qui m'a beaucoup émue et si j'avais été capable de vous l'envoyer je suis certaine que vous auriez aimé.Ce soir vous m'avez beaucoup touché.Robert tu transmets bien tes sentiments et je trouve fascinant de vous lire.Vous vivez de très beaux moments,des moments de bonheur savourez les.Bisous Tante Diane

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour Manon et tante Diane. Nous sommes bien contents de vous lire, et de savoir que vous nous lisez.
    Bises,
    Robert et Chantal

    RépondreSupprimer