À la voile...

À la voile...
Sur notre CS-22 au réservoir Taureau

lundi 2 août 2010

Jusqu’au havre de Grande-Entrée « juste s’une gosse »!



29 juillet 2010

Au départ du port de Cap-aux-Meules aux environs de 13 :00 heure, après avoir finalement réussi à nous éloigner de notre bateau de pêcheur qui nous étreignait avec un peu trop de vigueur à notre goût, nous avons été cueilli par un vent de travers d’un peu plus de quinze nœuds jusqu’au cap Alright sur l’île de Havre-aux-Maisons. Les voiles sont fortement arisées puisqu’on annonce des vents jusqu’à 30 nœuds pour l’après-midi. Malgré tout, nous maintenons une moyenne d’au-delà de 6 nœuds pour cette portion du parcours. Toutefois, la houle assez importante rend notre avance un peu inconfortable et c’est Chantal qui écope de légères nausées. Mais, une fois avoir abattu d’une soixantaine de degrés, la route devient rapidement plus confortable.


Tel que prévu, les vents forcissent et la houle augmente sensiblement. La mer commence à déferler, pas méchamment, mais on perçoit toute sa puissance contenue. De temps en temps, le voilier « surfe » sur une vague un peu plus importante que les autres. À d’autres moments, c’est une vague croisée qui nous fait rouler bord sur bord. Rien pour améliorer l’état de santé de l’amirale! On enregistre quand même des vitesses sur le fond dépassant les 7.5 nœuds ce qui diminuera la durée de traversée d’autant.

On rentre les voiles et on démarre le moteur. On est arrivé. C’est donc après un peu moins de 3 heures que nous nous engageons dans le chenal d’entrée menant à la seule saline des îles. La mer est magnifique avec ses moutons à perte de vue. Cependant, avec les fonds qui remontent, ces vagues déferlent de plus en plus et forment d’importants rouleaux. Le pilote automatique peine pour nous maintenir sur le bon cap dans ce chenal relativement étroit. Je dois donc prendre la barre si nous ne voulons pas nous échouer si près de notre but. Une fois ce délicat passage effectué, la mer s’apaise et nous entrons dans l’immense lagune de Grande-Entrée.






Ce soir, nous irons nous abriter derrière l’îlot du chenal d’entrée, l’îlot C sur les cartes nautiques, à mi-chemin entre ce dernier et l’église de Grande-Entrée. Nous devons faire un grand détour pour contourner le haut-fond au nord-est de l’îlot et ainsi nous maintenir entre quinze et vingt pieds d’eau. Les vents sont maintenant de 25 nœuds et on prévoit qu’ils forciront encore. Pas de chances à prendre, après une vaine tentative de mouiller la Bruce seule, nous décidons d’affourcher cette dernière avec la Delta. Nous préparons donc l’annexe et je vais déposer le deuxième mouillage une trentaine de pieds sur la gauche du premier. Tout le câblot y passe mais nous dormirons mieux. Remarquez que je n’ai pas dit nous dormirons bien…


En soirée, le vent forcit encore et nous observons des pointes au-delà de 30 nœuds. Des moutons se forment dans la petite baie où nous nous trouvons. Nous repérons nos amers de nuit qui nous indiqueront si nos ancres dérapent et le voilier chasse (copyright de Normand Corbeil…). Le bateau évite d’un côté, et de l’autre sans répit. Les ancres tiennent bon. Afin de sécuriser davantage l’amirale, j’ai même armé l’alarme GPS de façon à ce qu’elle nous réveille si jamais nous nous éloignons de plus de 0.05 mille de notre position actuelle.

Pour ceux qui aimeraient avoir une petite idée du genre de nuit qu’on peut passer dans de telles circonstances, je vais tenter de vous décrire. Tout d’abord, entendez les pointes de vent siffler dans les haubans, percevez tout le gréement se mettre à vibrer lorsqu’il entre en résonance et ce bruit sourd s’amplifier à l’intérieur du bateau. Ecoutez les « flocs-e-flocs-e-flocs » de l’annexe retenue par sa bosse à quelques mètres derrière notre chambre, tout près de nos petites oreilles. Sentez les supports de l’éolienne se mettre à vibrer lorsqu’elle s’emballe pour atteindre des fréquences à peine audibles. Sentez aussi le bateau gîter sur tribord lorsqu’il évite pour atteindre subitement la fin de sa course et faire couiner, grincer, toquer le câblot d’ancre à l’étrave. Ce même manège reprendre sur bâbord, et ensuite encore tribord, inlassablement, toute la nuit durant. Sentez les vagues vous faire tanguer et rouler docilement mais sans répit aucun. Vous comprendrez ainsi pourquoi nous sommes restés au lit jusqu’à 10 :30 heure ce matin…après m’être levé à de multiples reprises au cours de la nuit pour consulter mon GPS et ainsi m’assurer que tout tenait.

Mais tout n’est pas que misère dans ce joli mouillage que nous visiterons dès que le vent tombera et que la pluie cessera. Imaginez-vous donc, qu’avant d’aller au lit hier soir, nous nous sommes installés au carré devant un bon film. À l’affiche; Top Secret… L’amirale a bien aimé les danseurs de ballet sur l’air de Casse-Noisette…

Robert

2 commentaires:

  1. Qu'as-tu mangé pour souper????
    ;-)

    Point besoin de signer - tu sais c'est qui!

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  2. Malheureusement, nous ne savons pas c'est qui... Peut-on avoir un petit indice?

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