À la voile...

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Sur notre CS-22 au réservoir Taureau

vendredi 13 août 2010

Une journée au royaume des baleines




13 août 2010


Wow! Tout une journée! Je suis encore sous le choc...

Je me suis jeté dans la marmite en quittant Grandes-Bergeronnes à 8:15 heure ce matin. Et cela s'est poursuivi tout au long de la journée. Laissez-moi vous raconter.

En préparant ma route hier soir, je réalise que les marées ne favoriseront pas ma progression vers Cap-à-l'Aigle, destination prévue pour aujourd'hui. Premièrement, à cause du chenal trop peu profond aux Grandes-Bergeronnes, je ne peux quitter à marée complètement basse, ce qui favoriserait ma route puisque la marée m'emporterait vers l'amont. Je dois quitter au plus tard deux heures avant la basse mer ou au minimum, deux heures après. Si je quitte deux heures après, je devrai partir vers 13:00 heure, ce qui me mettrais à Cap-à-l'Aigle beaucoup trop tard à mon goût. Toutefois, si je quitte 2 heures avant, soit vers 9:00 heure, je devrai me battre longtemps contre un très fort courant de marée, pouvant atteindre jusqu'à 6 noeuds, contournant la batture aux Alouettes, distante de seulement une dizaine de milles. J'opte néanmoins pour la deuxième option, en me disant que je prendrai simplement mon temps en observant les baleines si je suis un peu chanceux.

Donc, après une assez mauvaise nuit à cause d'une brise de terre nocturne faisant valser les voiliers amarrés aux pontons et claquer les drisses mal assujetties, je me lève vers 7:30 et démarre l'engin à 8:15 heure. Je suis 45 minutes à l'avance sur l'heure prévue mais tant mieux, ça ne fait qu'un peu plus d'eau dans le chenal conduisant vers le large. Les énormes rochers aperçus de chaque côté de ce chenal à marée basse hier soir n'ont rien de bien rassurant. J'ai autant m'y être engagé tôt que tard.



Dès la dernière bouée verte du chenal contournée, j'entends plusieurs souffles de baleines. La visibilté étant exceptionnelle en ce beau matin un peu frais, les légers nuages de condensation ne sont pas difficile à localiser. Par chance, je me dirige justement vers un. Il s'agit de deux petits rorquals. Vite, l'appareil photo que j'immortalise ce moment. J'enclenche le moteur de l'appareil et je prends plusieurs rafales quand tout à coup, je réalise que l'une d'elles sort sa queue et me salue. C'est ma première queue de baleine à vie. Et mon Canon n'a rien manqué du spectacle.





Je n'en ai pas encore terminé avec ces deux compères qu'un souffle plus puissant, sur l'autre côté du voilier, me tire de mon ébahissement. Il s'agit cette fois d'une baleine à bosse beaucoup plus grosse et qui s'approchera suffisament du bateau pour emplir le champ de ma caméra. Je l'ai même entendue à deux reprises, de sa voix d'outre-tombe, me souhaiter bon matin.





Je ne suis plus seul sur l'eau maintenant. Plusieurs croisiéristes, à bord de leur zodiacs, s'amènent à vive allure. J'en vois probablement une dizaine qui se dispersent le long du littoral entre Grandes-Bergeronnes et Tadoussac. Avec une vingtaine de personnes par embarcation, deux à trois heures par groupe, c'est une vraie petite mine d'or, une machine à imprimer de l'argent.





Je continue mon chemin vers l'amer le plus remarquable du majestueux Saguenay, la toupie. Il s'agit d'un phare, munie d'une corne de brume, bien assis sur le haut-fond Prince situé juste à l'embouchure de la grande rivière. Mais il est encore tôt. Même si j'ai mis le moteur au neutre tandis que j'observais les gros mammifères marins, la renverse du courant n'aura lieu que dans 3 heures. Qu'à cela ne tienne! Même si ma progression sera évidemment retardée, le chemin parcouru avant cette renverse sera au moins derrière moi.


Oh la la que mon voilier a peiné! J'ai dû augmenter les révolutions du moteur pour ne pas être jeté sur la batture. Pendant plus d'une heure, ma vitesse sur le fond jouait autour de 1 noeud et parfois moins. Les remous causés par la marée se retirant et se mélangeant au puissant courant du Saguenay rendait mon autopilote totalement dingue. Pendant près d'une heure, il a fallu que je prenne la barre afin de me maintenir suffisamment loin de la bouée rouge marquant la pointe sud-ouest de la batture aux Alouettes. Et graduellement, pendant plus de deux heures, le jusant a diminué, et ma propre vitesse avec lui a augmenté, jusqu'à ce que finalementà le flot me rattrape.


C'est durant cette période de presqu'immobilité que mes premiers bélougas sont apparus. Par petits groupes, j'en ai croisés des dizaines tout au cours de la journée. Les derniers sont venus me saluer moins d'un mille avant de rentrer au port de Cap-à-l'Aigle vers 17:30 heure. Il y en a même un qui, à un certain moment, a quitté son groupe pour s'approcher tout près du voilier, a frôlé le safran et pour s'éloigner ensuite. J'ai bien tenté de le photographier sous moins d'un mètre d'eau verte mais le résultat était lamentable.






J'ai aussi vu quelques groupes de marsouins mais ils étaient nettement moins nombreux que sur la rive sud un peu plus en aval. Encore une fois, j'ai aussi reconnu l'espion que Jacques a envoyé. Il m'a même suivi jusqu'à l'entrée du port, à quelques pieds du ponton de service. Je l'ai encore aperçu ce soir, en revenant de ma douche... Peine perdue mon coco, lorsque j'entrerai en eau douce d'ici peu, tu devras m'abandonner...

Ainsi donc se termine ma journée du 13 août 2010, au cours de laquelle j'aurai entendu claquer mon moteur 3,600,000 fois!


Robert


3 commentaires:

  1. Félicitation,tu as vu une queue de baleine,tu as pris de très belles photos,j'aurais aimer être là pour voir ça.Tu sais comme j'aie toujours adorer voir les baleines.Quand on entend leur souffle,c'est magique,je te trouve bien chanceux.Tu as dû peiner avec ton voilier mais tu es bon capitaine et tu t'en ai bien sorti,bravo capitaine.Je t'embrasse bien fort.
    MIMI xxxx

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  2. Hoooooohéééé du bateau,voilà le capitain et quel capitain waw une merveille ces photos.J'espère que tu as eu une bonne nuit à Cap à L'Aigle et que tu as pu te reposer un peu.Le 21 Aout c'est la fête.Parle avec ta mère je ne peux pas t'en dire plus.Tu sais pourquoi.Gros bisous.Ma tante Diane qui continu de te suivre.BE BY

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  3. Bien content de savoir que ton périble se passe bien et que la nature t'offre un spectacle grandiose....

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