À la voile...

À la voile...
Sur notre CS-22 au réservoir Taureau

jeudi 12 août 2010

En route vers Havre Colombier




11 août 2010

Éveillé à 4 :15 am et incapable de me rendormir, je me lève 15 minutes plus tard. Je prépare mon premier appareillage en solitaire. La routine normalement observée par Chantal et moi doit être effectuée par moi seul aujourd’hui; fermeture de tous les passe-coque, arrimage de tout le matériel à l’intérieur du bateau, ramassage du pont, lovage des amarres, entrée des défenses à bord, etc. Je prépare aussi un court mot que je dépose à la capitainerie avec la clé des douches afin qu’on me poste la facture que je réglerai à mon retour à la maison, car, bien évidemment, personne n’est debout à une heure aussi matinale.

C’est à 5 :00 am que je largue finalement la dernière amarre me retenant à mon ponton occupée pendant les 5 derniers jours. La mer reprend notre voilier avec un léger vent du nord. La surface à peine froissée du fleuve est invitante, accueillante même. Dès que je pointe l’étrave vers le sud en contournant la péninsule de Manicouagan, je hisse toute la toile mais garde tout de même le moteur à 2000 rpm pendant encore une bonne demi-heure, juste pour m’assurer de complètement dégager cette énorme batture aux Outardes.



Même si en ce moment je ne puis pleinement l’apprécier, j’assiste à un magnifique lever de soleil à travers les seuls nuages présents à l’est. L’ouest est complètement dégagé et le ciel est immaculé. Une fois arrivé devant Pointe-Lebel, j’étouffe le moteur et c’est sous voiles seules que je mets le cap au sud-ouest. Cependant, le vent diminue rapidement et c’est à 2 noeuds seulement que je progresse sur le fond une demi-heure plus tard. Soit, je ferai de la route à voile seulement tant et aussi longtemps que j’estimerai pouvoir rallier Havre Colombier avant la soirée. La distance estimée pour cette randonnée est de 45 milles. J’ai souvent entendu parler ou lu au sujet de la tranquillité et de la grande beauté de ce mouillage peu connu. Et sur les pontons hier soir, deux habitués de la place ont effectivement confirmé mes lectures et encensé l’endroit.

Avant mon départ hier, je suis retourné faire un pique-nique à l’anse St-Pancrace. Cette fois, j’y ai emmené ma cousine Lili et son conjoint Steeven. Malheureusement, le vent n’était pas au rendez-vous et après plus d’une heure suivant notre départ de la marina, il nous restait encore plus de la moitié de la route à parcourir. En plus, le vent tournoyait aux quatre points cardinaux. Initiation difficile pour Steeven qui tenait la barre… Il a donc fallu démarrer le moteur si on voulait souper sur les pontons situés au fond de l’anse. Après souper, nous avons tiré quelques coups de ligne mais malheureusement cette fois, les poissons ont boudé nos leurres. C’est avec surprise que j’ai appris que mes invités n’avaient visité l’endroit. Pourtant, Lili est native de Baie-Comeau et Steeven y réside depuis plus de 30 ans. Ils étaient ravis de découvrir ce site enchanteur. Nous avons passé une très belle journée ensemble. Merci à vous deux du fond du cœur.




C’est par un vent virtuellement inexistant, une mer d’huile et une mirobolante vitesse de 0.3 nœud sur le fond, que je décide de rentrer les voiles à 8 :45 am. À cette vitesse, je n’atteindrai pas Havre Colombier avant une semaine! Résigné, je démarre le moteur et c’est parti pour les toc-e-toc-e-toc-e-toc… Et ce, pour le restant de la journée, j’en ai bien peur. Alors on ouvre les écoutilles et on profitera au moins de la journée ensoleillée pour bien faire aérer l’intérieur du voilier.

Une fois Havre Colombier atteint, je mouille l’ancre et je saute dans l’annexe pour rejoindre la plage à la rame. Collecte de roches et de coquillages, prise de photographies, mon exploration durera plus de deux heures. Je reviens au voilier pour souper et planifier ma route du lendemain. Je me retrouve dans les bras de Morphée relativement tôt car la nuit précédente fût de courte durée.




Robert



PS Je tiens à m’excuser sincèrement si j’ai inutilement inquiété mes amis et mes proches suite à la publication de mon message du 7 août dernier. Comme mentionné dans la mise en garde, mon but était tout autre. Je tentais simplement d’exprimer en mots toute l’étendue de mon désarroi et mettre à jour la face cachée de ce voyage. C’était un exercice de prose devant faire office de soupape pour soulager la trop grande peine qui m’habitait. J’ai longuement hésité avant de l’afficher et j’ai peut-être erré en dévoilant mes problèmes personnels sur la place publique. Je l’ai donc retiré.

1 commentaire:

  1. Salut toi
    tu n'as pas a t'excuser. tu avais des choses a vivre et tu l'as partagé. nous on est la pour te soutenir dans ton épopé mon Robert !
    On a hate de te revoir !
    ciao
    Jacques

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