À la voile...

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Sur notre CS-22 au réservoir Taureau

dimanche 8 août 2010

Pique-nique à l'Anse St-Pancrace

7 août 2010

En cette froide journée, j’ai invité mon cousin Léon et sa petite famille à un pique-nique à l’Anse St-Pancrace, distante de 6 milles. Depuis le temps que j’entends parler de ce mouillage, je meure d’envie d’aller voir pour moi-même. Seule sa plus jeune fille de 17 mois, Mélissa, ne sera pas du voyage car elle perce des molaires depuis quelques jours. Seront donc du voyage à part mon cousin, sa conjointe Mylène et leur fille aînée Emmanuelle. Cette dernière est très excitée par l’opportunité de faire du voilier, elle a même été incapable de faire sa sieste en début d’après-midi. Ce sera la première sortie à voile pour tous.

Il fait très froid aujourd’hui. Ce matin au lever, il devait faire environ 8 degrés. Conjugué au vent d’ouest de 15 à 20 nœuds et au haut taux d’humidité relative, les combinaisons et bas de laine sont de rigueur. J’ai donc conseillé à la famille de Léon de s’habiller très chaudement car il ne fera pas chaud sur l’eau.

Avec l’aide de d’autres plaisanciers, pas tout à fait désintéressés car leur propre voilier est voisin de ponton, nous larguons les amarres à marée presque basse vers 16 :00 heure. Tout se déroule parfaitement malgré mon équipage sans expérience. Tous portent leur gilet de sauvetage et ils ont attentivement écouté les consignes du capitaine. Aucun risque de mutinerie pour l’instant. Nous sortons de la marina, j’active le système de pilotage automatique et je m’affaire à rentrer les défenses, récupérer et lover les amarres. Ensuite, je gagne un peu plus le large avant de sortir le seul génois. Avec ce vent apparent venant sur l’arrière de plus de 20 nœuds, ce sera suffisant comme première expérience pour mon équipage. Protégés par la Pointe-Lebel, la vague dans cette section de la baie n’a pas de se former. Heureusement car sinon, nous aurions les vraies conditions du large avec une mer de près de 2 mètres. Mon équipage est ravi lorsque j’éteins le moteur et que nous atteignons des pointes au-delà de 7 nœuds. Il n’est pas long que le léger roulis, associé au bruit des vagues glissant sous la coque, fasse tomber de sommeil la petite Emmanuelle. « Non, je ne dors pas », qu’elle nous dit les yeux encore mi-clos, son petit corps agité de légers soubresauts.

Routine inverse pour le capitaine à notre arrivée moins d’une heure plus tard à la dite baie; démarrage du moteur, enroulage du génois, sortie des défense et installation des amarres. Mon équipage néophyte me regarde m’exécuter et commente qu’il semble toujours y avoir à faire sur un voilier. Il y a déjà 4 autres voiliers au quai mis à la disposition des plaisanciers par le club nautique de Baie-Comeau. Encore une fois, quelqu’un aura la gentillesse de récupérer nos amarres pour faciliter notre accostage. Nous y retrouvons les voiliers Vire-Vent, rencontré à d’autres escales cet été, Mascaret I de Rimouski appartenant à Sylvain Trudel, sa conjointe et leurs 3 enfants, Cache-à-l’eau V, le Nordica 30 de M. Jolicoeur ainsi que Nord-Sud, le bateau-école de Normand Corbeil qui était à notre épaule à leur arrivée à l’Étang-du-Nord.


Une fois le voilier bien amarré, nous partons faire une promenade à pied afin d’explorer les alentours. Deux chutes tombent des falaises au fond de la baie, coulent ensuite sur quelques centaines de pieds sur la roche presque plate avant de rejoindre l’eau salée. Des gens y ont aménagé des petits bassins avec des roches trouvées sur place. Aujourd’hui, l’eau est un peu trop froide par cette température pour y faire trempette. Nous nous amusons à faire une course d’escargots de mer sur les rochers. Mais l’impatience de la petit Emmanuelle nous empêchera de connaître le gagnant. Après avoir suffisamment joué au cabri sur les rochers le long des falaises, nous regagnons le quai et le Lady Marianne où nos hamburgers attendent d’être cuits sur le BBQ. Dure, dure, la vie de marin…

Après souper, après avoir vu 3 maquereaux ferrés au premier lancer du plus jeune mousse de Mascaret I, Léon succombe et m’implore de lui prêter ma canne à pêche. Je m’exécute car je ne peux le laisser dans cet état, il me fait réellement pitié avec ses yeux de chien battu. Un Larocque sans canne à pêche, c’est comme un pirate sans son cache-œil. C’est possible mais il semble qu’il manque quelque chose. Le banc de maquereaux étant épuisé, nous rapporterons quand même 6 ou 7 gros éperlans à la maison. On ne peut trouver plus belle conclusion à cette excursion pour mon cousin encore tout excité mais ravi.

Nous quittons l’anse vers 21 :00 heure et mettons le cap sur le club nautique. Cette navigation au moteur, agissant tel un puissant sédatif sur Emmanuelle, elle ne saura résister. « Non, je ne dors pas » en refermant ses jolis petits yeux bleus.

Robert

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