À la voile...

À la voile...
Sur notre CS-22 au réservoir Taureau

mercredi 30 juin 2010

Départ reporté???




Journée de grandes émotions: de la joie à la déception et la préoccupation…
Lady Marianne qui ruait dans les brancards depuis plusieurs semaines a finalement été mise à l’eau sans problème à 15 :00. Nous étions très heureux de voir notre voilier enfin à l’eau. J’avais l’impression qu’on y respirait mieux. Quand tout est réglé, j’insiste pour qu’on essaie de faire démarrer le moteur qui refuse obstinément de tourner. Problème! De l’eau dans la tête du moteur!!!?? Moi, je suis découragée et très frustrée des problèmes à régler qui se rient de nous!! Robert lui, en digne chercheur qu’il est, y va de ses analyses et hypothèses…
Quelle est l’étendue des dégâts, comment résoudre ce problème et à quel prix??? Comble du malheur, notre ange mécanicien est parti trotter au Lac Taureau. Quelle idée Sylvain de prendre des vacances?!

Donc, au lieu de flotter dans la joie du départ éminent, nous nageons dans l’incertitude… Au moins semble-t-il que la barre-à-roue soit satisfaite des traitements qu’elle a reçus, et la batterie remplacée donne le jus demandé…
Il faudra que les plaisirs de la voile pèsent bien lourds dans la balance pour compenser tout le poids des inconvénients…

Quatre heures plus tard, j’ai maintenant tendance à relativiser tout ça et je dois admettre que c’est un évènement plutôt anodin puisque la santé de personne n’est touchée; mais pour partir en bateau, un moteur ça aide… Et puis selon Robert, après avoir consulté un autre ami mécano, tout devrait être réglé assez rapidement, sans reporter le départ.

Alors à quand le départ? À suivre…

Chantal


vendredi 25 juin 2010

Que diriez-vous d’une petite visite?



Pour quiconque n’a jamais embarqué sur un voilier de croisière, il est assez difficile de s’imaginer à quoi ressemble l’intérieur et quels sont tous les équipements nécessaires pour une navigation sécuritaire. Mon intention ici n’est pas d’entrer dans tous les détails de la configuration de notre voilier mais plutôt de vous donner une idée la plus juste possible de l’espace qui nous sera alloué pour les deux prochains mois. Dites-vous qu’en gros les équipements d’un voilier sont adaptés à l’espace disponible tout comme dans une roulotte de camping, à la différence que par ses formes arrondies et sa proue profilée entre autre, un voilier possède moins de volume de rangement qu’une roulotte de longueur identique.

Commençons par identifier le Lady Marianne comme un Dufour 36CC. Sommairement, il s’agit donc d’un voilier de construction française de 36 pieds à cockpit central conçu et équipé pour la navigation hauturière. À l’encontre des voiliers de croisière traditionnels, le cockpit, où la vigie et les manœuvres sont effectuées, est situé environ aux 2/3 du bateau et assez surélevé au lieu d’être complètement à l’arrière et plus bas. En plus, le cockpit central installé directement au –dessus de la chambre des moteurs permet un aménagement intérieur relativement beaucoup plus vaste et aéré qu’un voilier à cockpit classique.

En plus de la barre à roue, emblème suprême du voilier, le cockpit permet la consultation des différents écrans d’instruments de navigation tels compas, profondimètre, anémomètre, radar, loch, carte nautique électronique reliée à un GPS, pilote automatique . En comparaison, c’est l’habitacle d’une voiture. Afin d’isoler pratiquement complètement le cockpit du soleil, du vent, du froid et des embruns, ce voilier est équipé d’un pare-brise et d’un ensemble de toiles pouvant être reliées par des fermetures-éclairs et des boutons-pression.



En examinant l’aménagement intérieur, on observe premièrement 2 chambres doubles. Commençons d’abord par la première, la pince, située tout à l’avant du bateau et qui ne sert normalement qu’au mouillage ou à la marina. En traversées, c’est l’endroit qui bouge le plus sur le bateau et conséquemment, le moins confortable. Par contraste, l’endroit qui bouge le moins est l’arrière et c’est là qu’est située la chambre principale.

Lorsque qu’on emprunte la descente (ou écoutille), escalier nous menant du cockpit vers l’intérieur du voilier et vice versa, on trouve directement sur tribord (oui, oui, à droite en regardant vers l’avant…) la table à cartes. En préparation d’une navigation et pendant celle-ci, c’est l’endroit névralgique du bateau. Les radio VHF, ondes-courtes, AM-FM-CD, un GPS, le panneau électrique sont tous des éléments primordiaux à avoir sous la main rapidement.

En bas de cette même descente, mais sur bâbord cette fois, on remarque la cuisine contenant entre autre, en commençant par la droite sur la photographie; un coffre réfrigérateur avec petit congélateur, un petit évier double (couvert sur la photographie), un four/poêle à deux ronds sur cardan au propane et au-dessus de ceux-ci les équipets pour ranger verres, bols, ustensiles, nourriture, etc.


Du même endroit, lorsqu’on porte le regard vers l’avant du voilier, avant même d’atteindre la pince, on remarque le cœur vivant du bateau. Le carré est l’endroit chaleureux où on se réunit pour échanger avec les copains lorsque les éléments sévissent à l’extérieur. Et lorsque le besoin s’en fait vraiment sentir, on sort une petite bouteille de rhum brun du compartiment à médicaments et on en sert une bonne rasade à tous. Ça réchauffe l’atmosphère à coups sûrs.
Je vous laisse tenter de deviner où est ce compartiment à médicaments… Et j’attends vos réponses!!! Cela me permettra par le fait même d’évaluer le nombre de nos lecteurs…




«Et la cerise sur le sundae!!!»
Imaginez, une chambre avec lit Queen dans laquelle nous pouvons marcher complètement debout et à laquelle on peut accéder par deux portes différentes; l’une sur bâbord et l’autre sur tribord. C’est cette chambre qui a fait craquer Chantal au moment de la première visite du bateau en Virginie…

lundi 21 juin 2010

Lady Marianne


En fin de semaine, nous avons passé une journée et demie au bateau. Il faisait très chaud et humide, alors le travail se faisait très lentement.

Samedi, opération très importante : nous changeons le nom de notre voilier. L’heptade est rebaptisé Lady Marianne. Nous l'avons rebaptisé en l’honneur de notre fille et aussi en souvenir de notre rencontre au Camp Papillon à l’été 1983, où je tenais le rôle de Lady Marianne dans nos aventures avec Robin des bois durant le Camp des enfants. D’où le prénom de notre 3e fille d’ailleurs… Marianne, notre ange, sera du voyage… Elle saura nous mener à bon port…



En plus du nom à l'arrière du voilier, notre grande copine Judith travaille présentement sur une identification encore plus artistique en utilisant des dessins de Marianne. Ce nom sera affiché de chaque côté de la proue. Que nous avons hâte de voir l'effet que cela donnera!!!

Dimanche, on prend ça mollo. Rangement : il faut trouver la bonne place pour chaque chose… Ça avance! Ça fait du bien! Mais on découvre un problème majeur : la batterie servant à démarrer le moteur est à plat. Pourquoi??? Un problème de plus à ajouter à notre trop longue liste et à régler absolument avant de partir…
La mise à l’eau est prévue pour le 2 juillet. 9 jours seulement…

Chantal et Robert

mardi 15 juin 2010

Seulement une quinzaine de jours avant le départ...

J’ai très hâte, mais en même temps je me sens paniquée par tout ce qui reste à faire… Il me semble que les journées passent vite et que ma liste raccourcit trop lentement… Je me sens comme Catherine qui n’a pas hâte de déménager, mais qui a hâte d’être déménagée!!!
Je regarde de plus en plus les guides de la Gaspésie et des Iles de la Madeleine et ça donne le goût d’y être déjà…
À chaque jour, j’ajoute des items sur la liste de choses à apporter et je pense à Geneviève qui était limitée à la grosseur de son sac-à-dos… De notre côté, la limite est la grosseur du bateau… 36 pieds, ce n’est pas énorme comparé à une maison, mais comparé à un sac-à-dos, je me considère bien chanceuse de pouvoir choisir ce que je veux apporter!!! Et puis, il y a toujours la sécurité à bord et les risques de bris… Il faut donc essayer de tout prévoir au cas où… Ça fait donc une liste pas mal longue…
Le plus important pour l’instant, sur ma liste de choses à faire, est la mise à jour des cartes marines… Des heures et des heures de plaisir en perspective!!! Je devrais m’y attaquer aujourd’hui! On verra bien!!!

Chantal

samedi 12 juin 2010

Mon vélo


Une relation, ma foi tout à fait banale à l’origine, débutait à l’été 78. J’avais alors 14 ans et je terminais un été de dur labeur chez les Mailhot, une famille d’agriculteurs de St-Alexis-de-Montcalm. Quoique saisonnier, c’était mon premier vrai emploi. J’y avais gagné quelques centaines de dollars à cueillir des fraises à quatre pattes dans la boue matinale et des concombres couchés à plat ventre sur une planche de bois mal rembourrée portant des gants à vaisselle à longueur de journée. Après avoir payé mes vêtements et livres pour l’année scolaire à venir, je décidais d’utiliser le restant de mes économies pour faciliter mes déplacements vers cette même ferme qui serait mon employeur au cours des 2 prochains étés. Il faut dire que faire une dizaine de kilomètres chaque jour sur un « mustang à siège banane» a de quoi faire réfléchir…


Fin août, je me présente donc chez A. Vincent Bicycles (Ababou Vincent pour les intimes…) à Joliette avec mon père pour me payer ce vélo tant convoité, le premier article à vie que je m’achète suite à un emploi. Le vendeur tente de me séduire avec ses spéciaux de fin de saison espérant écouler ses restants de marchandise mais je ne démords pas : je veux un Peugeot 10 vitesses rouge. Il ne lui reste plus qu’un seul Peugeot et, il est blanc… Et bien, mon futur vélo sera donc blanc! C’était le début d’une grande aventure…


Évidemment, j’ai pu faire mon frais pendant les 2 étés suivants dans les rangs du Cordon et la Petite-Ligne en allant travailler aux champs avec mon « bécike » neuf mais c’est vraiment en juin 82 qu’une relation spéciale s’est installée entre nous. Ce dernier m’entraînait alors dans une randonnée de plus de 1000 km en deux semaines à travers plusieurs régions pittoresques du Québec. Avec plus de 50 livres de matériel, de vêtements et de nourriture dans nos sacoches de voyage nous avalions les kilomètres d’asphalte. Que de souvenirs mémorables nous partageons; comme cette crevaison de la roue arrière entre Grande-Piles et La Tuque ou je me suis retrouvé sur la ligne centrale de la route en moins de temps qu’il n’en faut pour crier ciseau, ces camionneurs insouciants entre Chambord et Jonquière nous projetant sur l’accotement en gravier par le déplacement d’air de leurs mastodontes transportant « de la ripe » de bois, ce couteau planté au milieu d’une table à pique-nique en bois pour éloigner une bande de jeunes un peu trop « barbeux » près de Sacré-Cœur, ce souper de spaghettis blancs avalé à la brunante dans une halte routière près de St-Siméon parce que la sauce avait été renversée par mégarde dans le feu, cette nuit passée à la belle étoile sur les plaines d’Abraham parce que nous n’avions pas assez d’argent pour nous offrir une auberge de jeunesse, ces vibrations assourdissantes en pleine nuit d’un train passant à moins de 100 pieds de notre tente montée en cachette aux abords d’un champ de mais près de Yamachiche. Avec plus un sou en poche, j’avais emprunté $20 à ma tante Sylvie à La Malbaie pour qu’Alain et moi puissions rallier Ste-Julienne, notre point de départ. C’est ce que nous avons réussi en quatre jours…


Bien au-delà des souvenirs nostalgiques, cette randonnée initiatique m’a surtout démontré les bienfaits de la lenteur. Évidemment, cela demandait un certain effort physique quotidien mais c’était relativement peu payer pour apprendre à prendre mon temps, pour sentir les odeurs de foin fraîchement coupé, pour observer le troupeau de vaches placides mâchouillant les herbes dans les champs, pour entendre les cris du carouge à épaulettes perché sur la clôture en bordure de la route, pour apprécier le vent caressant ma longue chevelure bouclée d’époque.


Suite à cette escapade estivale déterminante, je suis entré à vive allure dans la vie universitaire, et ensuite le tourbillon quotidien me happa. Mon partenaire à deux roues fût plus ou moins remisé sauf pour quelques rares excursions d’à peine quelques kilomètres. Il rongeait son frein en silence… J’avais complètement oublié le plaisir de rouler… Cela dura plus de 25 ans…


La vie me rappela soudain à l’ordre. Sans avertissement aucun, un cri déchirant et profond se fit entendre l’été dernier. Un urgent besoin, à l’époque totalement incompréhensible, me poussa à reprendre le guidon de ma vie et pendant plusieurs mois jusqu’aux premières neiges automnales, je partageai à nouveau pratiquement quotidiennement la route avec mon compagnon d’antan. Mon confident silencieux écouta patiemment mes lamentations douloureuses, essuya avec une douceur infinie mes larmes. Caché pendant le dernier hiver, cet ami veut maintenant me réapprendre les bienfaits de la lenteur…

Robert

dimanche 6 juin 2010

À quand le départ???

Première semaine de congé particulièrement difficile… Absolument tout est profondément remis en question, bouleversement total; projets de vie, itinéraire de couple, buts personnels visés… Une terrible onde de choc nous secoue. Au moins un 9.5 sur l’échelle Richter…

Après moult discussions et remises en question, de longues heures de réflexion et d’attente douloureuse, la décision tombe finalement. Nous partirons donc comme originalement prévu au plus tôt à la fin juin.

Les préparatifs en prévision du départ sont considérables. Beaucoup a été fait depuis un peu plus d’un mois mais il semble que malgré la quantité remarquable d’énergie investie, la liste continue quand même de s’allonger. Et dire que notre bateau n’a qu’à peine 10 ans. Chantal est tout simplement découragée…

Inspection et certification du radeau de survie, révision exhaustive du gréement de la tête de mât aux cadènes de pont, remplacement des entrées d’air du moteur, inspection et installation des voiles, lubrification des roulements à bille des enrouleurs de voiles, réapartion du radar, révision, correction et lubrification du circuit électrique complet, branchements du panneau solaire et de l'éolienne pour alimenter notre parc de batteries, réparations d'une pompe d'eau potable et du filtre d'entrée d'eau de mer, agrandissement de la bague inférieure de safran trop serrée depuis l’achat du voilier il y a trois ans, montage du dodger et du bimini, vérification des niveaux de liquides pour le bon fonctionnement du moteur, plein des bidons de fuel et des réservoirs intérieurs d’eau potable, réparation de l’annexe, projet de couture pour les revêtements d’écoutilles, grand lavage de coque et de pont, le lettrage à modifier au nom de Lady Marianne, l’avitaillement, et finalement le grand rangement de tout notre matériel dans les équipets. Sur un voilier, chaque chose a sa place et chaque chose à sa place.

On ne peut non plus passer sous silence la planification de fond quant à l’itinéraire que nous voulons suivre, l’achat de guides de croisière pour les marinas, les mouillages et les sites d’intérêts à visiter, les lectures et recherches de toute sorte. Les tables de marées, atlas de courants, cartes marines et autres outils de navigation sont essentiels à une navigation plaisante et sécuritaire.

Nous prévoyions mettre le voilier à l’eau la première semaine de juin afin de rallier notre port d’attache au Club Nautique de Berthier aussitôt. Cela nous aurait laissé environ 4 semaines pour compléter nos préparatifs. Nous aurions ensuite quitté Berthierville à la fin juin pour initier notre descente vers le golfe. Ce plan nous aurait permis de finaliser notre préparation plus facilement. Cependant, le niveau des eaux anormalement bas en ce début de saison nous empêche présentement d’entrer à notre marina. Le plan B consistera donc à compléter nos préparatifs en cale sèche juché sur notre ber et amorcer notre voyage dès la mise à l’eau dans 4 semaines et cela sans même arrêter à Berthierville. Déception de ne pas célébrer notre départ avec nos copains mais Dame Nature en a décidé ainsi.

Alae jacta est